Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/551

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et t’aimer éternellement.

Il faut qu’un peu de temps je traîne dans la honte
cet objet de mépris et de confusion ;
que je semble tomber à chaque occasion
sous la langueur qui me surmonte.

Père saint, tu le veux ; mais ce n’est qu’à dessein
que mon âme avec toi de nouveau se relève,
et que du haut du ciel un nouveau jour achève
de s’épandre au fond de mon sein.

Ton ordre est accompli, ta volonté suivie :
je souffre, je languis, je vis dans le rebut,
et je prends tous ces maux dont tu me fais le but
pour arrhes d’une heureuse vie.

Ce sont traits de ta grâce, et c’est ton amitié
qui donne à tes amis à souffrir pour ta gloire,
et ce qu’ose contre eux la fureur la plus noire
marque un effet de ta pitié.

Toutes les fois qu’ainsi ta bonté se déploie,
ils nomment ces malheurs un bienheureux hasard,