Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/627

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et qui des saints au ciel fait les félicités.

Nous avons donc bien lieu d’une douleur profonde
de voir tant de mortels ouvrir si peu les yeux
sur un mystère saint qui réjouit les cieux,
et qui par sa vertu conserve tout le monde.
Oh ! quel aveuglement ! Oh ! quelle dureté
de regarder si peu quelle est la dignité
d’un don si grand, si salutaire !
L’usage trop commun semble la rabaisser,
et tel prend chaque jour cet auguste mystère,
qui le prend par coutume et ne daigne y penser.

Si nous n’avions qu’un lieu, si nous n’avions qu’un prêtre
par qui ton corps sacré s’offrît sur nos autels,
avec combien de foule y courroient les mortels !
Quelle ardeur pour le voir ne feroient-ils paroître !
Mais tu n’épargnes point un bien si précieux :
tant de prêtres partout l’offrent en tant de lieux,
que nos froideurs n’ont point d’excuse.
On le voit, on l’adore, on le prend chaque jour ;
et plus cette faveur sur la terre est diffuse,