Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/69

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Vanité de languir dans la soif des honneurs ;
Vanité de choisir pour souverains bonheurs
De la chair et des sens les damnables caresses ;
55Vanité d’aspirer à voir durer nos jours
Sans nous mettre en souci d’en mieux régler le cours,
D’aimer la longue vie et négliger la bonne,
D’embrasser le présent sans soin de l’avenir,
Et de plus estimer un moment qu’il nous donne
60Que l’attente des biens qui ne sauroient finir.

Toi donc, qui que tu sois, si tu veux bien comprendre
Comme à tes sens trompeurs tu dois te confier,
Souviens-toi qu’on ne peut jamais rassasier
Ni l’œil humain de voir, ni l’oreille d’entendre ;
65Qu’il faut se dérober à tant de faux appas,
Mépriser ce qu’on voit pour ce qu’on ne voit pas,
Fuir les contentements transmis par ces organes ;
Que de s’en satisfaire on n’a jamais de lieu,
Et que l’attachement à leurs douceurs profanes
70Souille ta conscience, et t’éloigne de Dieu.