Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/723

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Tous ces discernements que la nature inspire,
toute cette recherche où le sens peut guider,
doivent suivre la foi qu’ils veulent précéder,
doivent la soutenir, et non pas la détruire.
C’est la foi, c’est l’amour, qui tous deux triomphants,
dans ce festin que Dieu présente à ses enfants,
marchent d’un pas égal, ont des forces pareilles ;
et leur sainte union, par d’inconnus ressorts,
fait tout ce grand ouvrage et toutes ces merveilles
qui du raisonnement passent tous les efforts.

Le pouvoir souverain de cet absolu maître,
que ne peuvent borner ni les temps ni les lieux,
opère mille effets sur terre et dans les cieux,
que l’homme voit, admire, et ne sauroit connoître.
Plus l’esprit s’y travaille, et plus il s’y confond ;
plus il les sonde avant, moins il en voit le fond :
ils sont toujours obscurs et toujours admirables ;
et si par la raison ils étoient entendus,
le nom de merveilleux et celui d’ineffables,
quelques hauts qu’on les vît, ne leur seroient pas dus.