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Scène IV

Floridan, Clitandre, Page

Floridan, parlant à son page.

Ce cheval trop fougueux m’incommode à la chasse ;

Tiens-m’en un autre prêt, tandis qu’en cette place,

À l’ombre des ormeaux l’un dans l’autre enlacés,

Clitandre m’entretient de ses travaux passés.

Qu’au reste, les veneurs, allant sur leurs brisées,

Ne forcent pas le cerf, s’il est aux reposées ;

Qu’ils prennent connaissance, et pressent mollement,

Sans le donner aux chiens qu’à mon commandement.

(Le page rentre.)

Achève maintenant l’histoire commencée

De ton affection si mal récompensée.

Clitandre

Ce récit ennuyeux de ma triste langueur,

Mon prince, ne vaut pas le tirer en longueur ;

J’ai tout dit en un mot : cette fière Caliste

Dans ses cruels mépris incessamment persiste ;

C’est toujours elle-même ; et sous sa dure loi,

Tout ce qu’elle a d’orgueil se réserve pour moi.

Cependant qu’un rival, ses plus chères délices,

Redouble ses plaisirs en voyant mes supplices.

Floridan

Ou tu te plains à faux, ou, puissamment épris,

Ton courage demeure insensible aux