Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/490

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se divise,

Puisqu’il faut que je donne aux devoirs d’un époux

La moitié des pensers qui ne sont dus qu’à vous.

Floridan

Ce partage m’oblige, et je tiens tes pensées

Vers un si beau sujet d’autant mieux adressées,

Que je lui veux céder ce qui m’en appartient.

Alcandre

Taisez-vous, j’aperçois notre blessé qui vient.

Scène V

Alcandre, Floridan, Cléon, Clitandre, Rosidor, Caliste, Dorise

Alcandre

Au comble de tes vœux, sûr de ton mariage,

N’es-tu point satisfait ? que veux-tu davantage ?

Rosidor

L’apprendre de vous, sire, et pour remerciements

Nous offrir l’un et l’autre à vos commandements.

Alcandre

Si mon commandement peut sur toi quelque chose,

Et si ma volonté de la tienne dispose,

Embrasse un cavalier indigne des liens

Où l’a mis aujourd’hui la trahison des siens.

Le prince heureusement l’a sauvé du supplice,

Et ces deux que ton bras dérobe à ma justice,

Corrompus par Pymante, avaient juré ta mort !

Le suborneur depuis n’a pas eu meilleur sort,