/166 LA VEUVE.
Et puisqu'il est ainsi, le ciel fait bien connoître*
Que son juste courroux a soin de me venger ^ 1285
PHILISTE.
Quel plaisir, Alcidon, prends-tu de m'outrager ?
Mon amitié se lasse, et ma fureur m'emporte ;
Mon âme pour sortir ne cherche qu'une porte.
Ne me presse donc plus dans un tel désespoir ^ :
J'ai déjà fait pour toi par delà mon devoir. 1290
Te peux-tu plaindre encor de ta place usurpée * I
J'ai renvoyé Géron à coups de plat d'épée ;
J'ai menacé Florange, et rompu les accords ^
Qui t'avoient su causer ces violents transports.
ALCIDON.
Entre des cavaliers une offense reçue 1295
Ne se contente point d'une si lâche issue ; Va m'attendre
CÉLmAN.
Arrêtez, je ne permettrai pas Qu'un si funeste mot termine vos débats.
PHILISTE.
Faire ici du fendant tandis qu'on nous sépare*,
C'est montrer un esprit lâche autant que barbare. 'Soo
Adieu, mauvais, adieu : nous nous pourrons trouver ;
Et si le cœur t'en dit, au lieu de tant braver.
J'apprendrai seul à seul, dans peu, de tes nouvelles.
Mon honneur souffriroit des taches éternelles
A craindre encor de perdre une telle amitié. '3o5
1. Var. El puisqu'il est ainsi, le riel fait bien paroître. (i634-6o)
2. Var. Que son juste courroux a voulu me venger. (i()3i)
3. Var. Ne me presse donc plus dedans mon désespoir. (i634-6o)
4. Var. Te peux-tu plaindre encor de ta place occupée ? (i63/i-57)
5. Var. J'ai menacé Florange, et rompu des accords Qui te causoient jadis ces violents transports. (iG34-57)
6. Var. Faire ici du fendant alors qu'on nous sépare. (i634-6o)
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