ACTE V, SCÈNE X. ^99
Fais, malgré mon erreur, que ton feu persévère ;
Ne punis point la sœur de la faute du frère ;
Et reçois de ma main celle que ton désir.
Avant mon imprudence, avoit daigné choisir'. 19^0
cr.ARICE, à Célidan. Une pareille erreur me rend toute confuse ; Mais ici mon amour me servira d'excuse : Il serre nos esprits d'un trop étroit lien Pour permettre à mon sens de s'éloigner du sien.
CÉLIDAN.
Si vous croyez encor que cette erreur me touche, 19^^ Un mot me satisfait de cette belle bouche ; Mais, hélas ! quel espoir ose rien présumer-. Quand on n'a pu servir, et qu'on n'a fait qu'aimer ?
DORIS.
Réunir les esprits d'une mère et d'un frère,
Du choix qu'ils m'avoient fait avoir su me défaire, < 960
M'arracher à Florange et m'ôter Alcidon,
Et d'un cœur généreux me faire l'heureux don,
I. Var. Paravànt cette offense, avoit voulu choisir. (iGSd-By) 3. Var. Mais hélas I mon souci, je n'ose avoir pensé
Que sans avoir servi je sois récompensé.
DORis, à Célidan. Ici votre mérite est joint à leur puissance,
Et la raison s'accorde à mon obéissance.
En secondant vos feux, je fais par jugement
Ce qu'ailleurs je ferois par leur commandement.
cÉL. A ces mots enchanteurs mon martyre s'apaise,
Et je ne conçois rien de pareil à mon aise (a),
Pourvu que ce propos soit suivi d'un baiser.
CHRTSANTE, à Doris. Ma fille, ton devoir ne le peut refuser.
PHiLisTE, à Clarice. Leur exemple, mon cœur, t'oblige à la pareille.
CLARicE, à Philiste. Mais je n'ai point de mère ici qui me conseille.
Tu prends toujours d'avance, chrts. Oh ! que sur mes vieux ans (6)
Le pitoyable ciel me fait de doux présents ! (i 634-57)
(a) Et je n'en conçois rien de pareil à mon aise. (i654 et 67) (6) Ces cinq vers depuis : « Pourvu que.... » ne sont que dans l'édition de 1634. Après mon aise, celles de 1644-67 portent :
[Que la mienne est extrême, et que sur mes vieux ans] Le pitoyable ciel me fait de doux présents !
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