Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

conseillait aux poètes débutants d’apprendre le Cid par cœur. Mais tous ces amours ne sont-ils pas des amours de tête plus encore quo de cœur? Si, à l'accent ému, presque douloureux, de certains v.-is, on sent que le poète ne joue pas toujours un rôle, combien d .utres donneraient à croire qu’il aimait, pour ainsi dire, par ,’evoir, parce qu’il est décent qu’un poète soit amoureux?

Que la p issiou de Corneille pour M’ic au Parc ait été sincère et profou’ie, on peut l’admettre, sans être contraint d’admettre pour cela qu’elle a été la cause directe et unique de sa rentrée au tbéâtr’ . observons en effet que sa retraite n’a pas duré moins de sept ai’s et qu’elle s’est prolongée plus de deux ans au delà de 1656, époque où la traduction de l’Imitation est achevée. Cette grande œuvre accomplie, quelle autre s offrait au génie toujours actif, toujours inquiet de Corneille? On ne soutiendra pas que les lonctiou- de marguiilier et la lecture quotidienne du bré\iaire romain, lamilière à Corneille, selon son frère Thomas, eussent suffi à occD ,er, à endormir son âme. Peut-on soutenir avec plus de vraisemblance que, dans cette oisiveté relative, il ne sentît pas plus 1. "M dément peser sur lui ses charges de famille, déplus en plusa^fii.ivées? Ce motif asaei peu noble eût sulfi peut-être à lui fair. ivgretter des triomphes lucratifs; mais on aime mieux attribuer -• ■- regrets à l’amour passionné qu’il eut toujours poi r la gloire. El.il-il même besoin que la troupe de Molière vînt, en 1658, 1» ^ raviver? Mais jamais, nous l’avons vu, il n’avait consenti u : savouer ses œuvres profanes, comme Racine le fera plus tard, j.imais il ne s’était engagé à n’y plus revenir : aa contraire, il.ius la préface de Pertharite, il avait comme réservé d’avanc s"’i iroit de palinodie. Tout lui parlait du théâtre qu’il avait quilt’ : i- est en 1656 que paraît le roman de la Précieuse, où son .•fUi, I abbé de Pure, encadre un si bel éloge de lui : « J’avoui , coitiuua Eulalie, que par-dessus tout et hors de pair, je mets Cori! liie. Je ne puis parler de cet homme sans respect, sans vfueraiiuu, et, quand je devrais m’ériger en diseuse de grands iûOtf, il faut que vous me permettiez de m acquitter ■d’une pl)i<lii/ lic. ce que je crois lui devoir. Le théâtre n’a jamais rien vu iti n* oire de si beau que ses ouvrages : l’esprit, la conduite, le Uyvnil, les vers, et surtout les sentiments honnêtes et les mub^v .1 ’ î>t» de la droite raison, y brillent avec tai.t d’éclat de et dot.’ t’Uf lout ensemble, que cela me pariât au i el& d*» k)us