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Scène VI.

SÉVÈRE, FABIAN.

SÉVÈRE.

Qii est-ce ci, Fabian? quel nouveau coup de foudre

Tombe sur mon bonheur et le réduit en poudre?

Plus je l’estime près, plus il est éloigné ;

Je trouve tout perdu quand je crois tout gagné;

Et toujours la fortune, à me nuire obstinée,

Tranciie mon espérance aussitôt qu’elle est née :

Avant qu’otTrir des vœux, je reçois des refus ;

Toujours triste, toujours et honteux et confus

De voir que lâchement elle ait osé renaître, 1375

Qu’encor plus lâchement elle ait osé paraître,

Et qu’une femme enfin dans la calamité

Me fasse des leçons de générosité.

éponse qu’elle attend avec tant d’empressement. Mais le dernier vers est sibeaa, et en même temps si adroit, qu’il fait tout pardonner. » (Voltaire.) Corneille ii a rien ici à se faire pardonner ; sa Pauline n’attend pas de réponse et n est point disposée, en de telles circonstances, à soutenir un entretien avec Severe. Elle a pris soudainement sa résolution et vient de la faire connaître ; c est maintenant à Sévère qu’il appartient de rénéohir et de prendre un parti, que Pauline ne Teut pas avoir l’air de lui imposer. — « Quelle grandeur d’àmo, ou plutôt que e délicatesse! car l’âme de Pauline n’est grande que parce quelle est pure, bile étend l’idée de l’honneur conjugal au delà de la vie de Polyeucte. Elle n épousera pas étant veuve, celui qu’elle s’était interdit d’aimer pendant qu’cUeétait épouse : ce serait accepter la mort de Polyeucte comme un bienfait; ce serait presque en avoir fait le vœu. Trouvons-nous ces scrupules de Pauline exagérés? Non; comme l’honneur est une foi, cette foi n’est jamais trop grande. » (Saikt-Mabo

GiBAEDIN.)

1367. Qu’est-ce ci, mes enfants? écoutez-vous vos flammes? (Horace, 679.) La tournure correspondante qu’est-ce là subsiste seule. « Qu’est-ce ci, qu’est ceci il ne faut pas confondre ces deux locutions. Qu’est-ce ci veut dire : Qu’y a- t-ilici’ que ’e passe-t-il ici? Mais qu’est ceci veut dire: Quelle chose est ceci, ]a chose dont on parle, que l’on montre. » (M. Littbé.) Sur coup de foudre, au figuré, voyez le v. 407. „ . , , .,. . ..

1372. Trancher a fort souvent cheï Corneille le sens d interrompre, arrêter, terminer:

Il allait an conseil, dont rhenre qui pressait

A tranché co discours qu’à peine il commençait. [Cid, iO.)

Mais tranchez promptement d’inutiles regrets, (r/ieoaore, lc42.)

1373. Avant qu’offrir, avant de pouvoir offrir; voyez le v. 815.

1377. Vat. Et qu’une femme enfin dans l’infélicité.

Si l’on en croit M. Aimé Martin, Corneille a supprimé inféliciti parce que le mot «tait nouveau et déplut au public, M. Marty-Laveaui prouve, au contraire. par des exemples tirés de Jodelle et de Garnier, que c’était un archaïsme, M. Liltré en donne d’autres exemples de Saint-Evremond et de d’Ablancourt,

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