Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/277

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Sait prendre un temps si juste, en son reste d’effroi,
Qu’elle pousse la porte et s’enferme avec moi.
Soudain, nous entassons, pour défenses nouvelles,
Bancs, tables, coffres, lits, et jusqu’aux escabelles ;
Nous nous barricadons, et, dans ce premier feu,
Nous croyons gagner tout à différer un peu.
Mais comme à ce rempart l’un et l’autre travaille,
D’une chambre voisine on perce la muraille ;
Alors, me voyant pris, il fallut composer.
Ici Clarice les voit de sa fenêtre ; et Lucrèce avec Isabelle les voit aussi de
la sienne.

Géronte
C’est-à-dire, en français, qu’il fallut l’épouser ?


Dorante

Les siens m’avaient trouvé de nuit seul avec elle ;
Ils étaient les plus forts, elle me semblait belle,
Le scandale était grand, son honneur se perdait ;
À ne le faire pas ma tête en répondait ;
Ses grands efforts pour moi, son péril, et ses larmes,
À mon cœur amoureux étaient de nouveaux charmes :
Donc, pour sauver ma vie ainsi que son bonheur,
Et me mettre avec elle au comble du bonheur,
Je changeai d’un seul mot la tempête en bonace,
Et fis ce que tout autre aurait fait en ma place.