Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE II, SCÈNE III 2i1

Par (luelqiie grand effet voyons s'il en est cligne, iiOo

S'il a celle vertu, cette valeur insigne :

Donnez-lui votre armée, et voyons ces grands coups;

Ou"il en fasse pour lui ce que j'ai fait pour vous;

Qu'il règne avec éclat sur sa propre conquête,

Et que de sa victoire il couronne sa tète. COO

Je lui prèle mon bras, et veux dès maintenant,

S'il daigne s'en servir, être son lieutenant.

L'exemple des Romains m'autorise à le faire :

Le fameux Scipion le fut bien de son frère,

Et lorsque Antiochus fut par eux détrôné, GOi)

Sous les lois du plus jeune on vit marcher l'ainé.

Les bords de l'Hellespont, ceux de la mer Egée,

Le reste de l'Asie à nos côtés rangée.

Offrent une matière à son ambition...

��Rome prend tout ce reste en sa protection, 610

Et vous n'y pouvez plus étendre vos conquêtes Sans attirer sur vous d'elfroyables tempêtes.

��J'ignore sur ce point les volontés du Roi :

Mais peut-être qu'un jour je dépendrai de moi,

Et nous verrons alors l'etlèt de ces menaces. 6io

Vous pouvez cependant faire munir ces places. Préparer un obstacle à mes nouveaux desseins. Disposer de bonne heure un secours de Romains ; Et si Flaminius en est le capitaine, Nous pourrons lui trouver un lac de Trasimène. 620

50d. Par quelque grand effet, par quelque grande action, quelque exploit. Voyez la note du v. 259.

398. <( On ne devine pas d'abord ce que veut dire cet en; il est très inutile, et il se rapporte à vertu, qui est deux vers plus haut. " (Voltaire.) Point du tout : en se rapporte évidemment au mot armée, qui est exprimé dans la vers précédent, et le sens est : qu'à la tète de cette armée il fasse ce que j'ai fait.

60S. C'est à la bataille du mont Sipyle qu'Antiochus fut vaincu par Scipion l'Asiatique, sous les ordres de qui servait le fameux Publius Scipion. Ce souvenir se présente naturellement à l'esprit de Nieomède, disciple d'Annibal : car c'est Publius Scipion qui a vaincu définitivement Annibal, et c'est chez Antiochus que le grand ennemi de Rome s'ét:iit d'abord réfugié.

1KI8. L'Asie à nos côtés rangée, c'est-à-dire : les nations de l'Asie rangées des deux côtés de nos frontières.

612. Ici se relevé la fierté de Flaminius, qui s'est longtemps contenu : c'est Rome qui parle par sa bouche, et parle haut.

616. Munir, fortifier; c'est le latin munira.

620. a En admettant l'hypothèse fausse de la filiation de Flaminius, l'injure est cruelle et sanglante, adressée au fils de celui qui fut vaincu par Annibal. Aussi,

�� �