358. ETUDE
Regarde avec dédain ce qu'elle a combattu, Et se rend tout entière à toute sa vertu.
Pourquoi ne pas l'avouer? nous voudrions OEdipe moins admi- rable et plus touchant, plus voisin de l'OEdipe de Sophocle que de celui de Sénéque. L'atîreii.x. dénouement est trop inévitable pour qu'il soit besoin d'y insister : Phorbas, révélateur involontaire de crimes dont il ne soupçonnait que la moitié, se tue ; Jocaste désespérée se pend, OEdipe se crève les yeux, et la santé aussitôt se rétablit dans Thèbes purifiée.
Il est superflu d'ajouter que Thésée et Dircé seront unis quand les convenances le permettront ; mais notre impatience de les voir unis n'est point vive. Sans exagérer la critique, on peut juger avec Voltaire que Thésée joue un étr.ange rôle pour un héros, que Dircé se montre bien dure envers sa mère, que cette mère est un personnage assez inutile, uniquement destiné à donner la réplique à OEdipe et à Thésée ; qu'OEdipe enfin, d'abord père de famille assez bourgeois, se transforme au dénouement en héros bien stoïque. Ce sont des idées qui se font antithèse, beaucoup plutôt que des per- sonnages qui s'ojiposent. Si Thésée, par exemple, est la personni- fication de l'amour parfait, tel qu'on l'entendait alors, de l'amour plus galant que passionné, avec ses concetti et ses morts imagi- naires, Dircé incarne le dévouement absolu à la patrie, supérieur à toutes les passions et à tous les intérêts personnels. Mais de beaux sentiments, de belles pensées, de beaux morceaux poétiques, ne font pas un drame.
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L.4 POPULARITÉ D' « OEDIPE » AU XVII^ SIÈCLB
Œdipe est une des pièces que le 3x11= sicL-lc a le plus couslaui- ment admirées. Non pas que les cril ques aient épargné le poète : on trouverait peu de morceaux aussi malveillants que la disser- tation consacrée à Œdipe par l'abbé d'Aubiguac >. L'injure directe
1. Troisième Dissertation concernant le poème dramatique, 1663, in-12. On trouve cette dissertation dans le recueil de Granet. Mais ce même d'.\ubignac,
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