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LA TOISON D'OR

TRAGÉDIE*

(1660)

��LE PROLOGUE

Nous avous analysé et jugé ailleurs 2 la Toison d'or; mais il nous sera permis de préciser ici quelques détails qui ont leur intérêt.

Le prologue de la Toison d'or, nous l'avons observé , a bien plus d'ampleur et d'importance poétique à la fois et historique que le prologue A' Andromède. Celui-ci se passait dans un lieu va- gue, où Melpomène et le Soleil s'entretenaient d'un avenir assez vague aussi. Dix ans après, cet avenir semble plus prochain, et le jeune roi commence à tenir les promesses que le poète avait faites en son nom. Mais ce n'est plus un hommage banal que Cor- neille dépose à ses pieds; c'est presque une leçon qu'il se per- met de lui donner. Voyez comme, la pensée devenant plus pré- cise, le lieu de la scène se précise à sou tour :

« L'ouverture du théâtre fait voir un théâtre ruiné par les guerres, et terminé dans son enfoncement par une ville qui n'en est pas mieux traitée; ce qui marque le pitoyable état où la France était réduite avant cette faveur du Ciel qu'elle a si longtemps souhaitée, et dont la bonté du généreux monarque la fait jouir à présent. »

C'est en effet le retour de la paix, assurée par le mariage du roi avec l'infante, qui fait le sujet de ce prologue. Les personnages

1. Chez Aug. Courbé et Guill. de Luyne, 1661, in-12.

2. Voyez dans le tome I»"' l'étude sur Médée et la Toison d'or.

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