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SUR SERTORIUS 399

��Ils out dit que Sylla quitte sa dictaturo,

Que vous seul refusez les douceurs de la paix,

Et voulez une guerre à. ae finir jamais.

Déjà de nos soldats l'àme préoccupée

Montre un peu trop de joie à parler de Pompée,

Et si l'erreur s'épand jusqu'en nos garnisons,

Elle y pourra semer de dangereux poisons.

��Nous en romprons le coup avant qu'elle grossisse. Et ferons par nos soins avorter l'artilice. D'autres plus grands périls le Ciel m'a garanti.

��Ne ferions-nous point mieux d'accepter le parti. Seigneur? Trouvez-vous l'offre ou douteuse ou mal r ';;■ • ?

SERTORIUS.

Svlla peut en effet quitter sa dictature;

Mais il peut faire aussi des consuls à son choix,

De qui la pourpre esclave agira sous ses lois ;

Et, quand nous n'eu craindrons aucuns ordres sinisti- ■-.

Nous périrons par ceux de ses lâches ministres.

Croyez-moi, pour des gens comme vous deux et moi,

Rien n'est si dangereux que trop de honne foi.

Sylla par politique a pris cette mesure

De montrer aux soldats l'impunité fort sûre;

Mais pour Cinna, Carhou, le jeune Marins,

11 a voulu leur tète, et les a tous perdus.

Pour moi, que tout mon camp sur ce bruit m'aljaudouue,

Qu'il ne reste j)Our moi que ma seule personne,

Je me perdrai plutôt dans quelque affreux climat

Qu'aller, tant qu'il vivra, briguer le consulat.

Pour l'abattre, il faut le poignarder lâchement; mais alors c'est Pompée qui accourt et qui le venge. Sertorius mort, Pompée n'a plus rien à craindre :

La porte s'est ouverte à son nom, à sou ombre.

Comme Ptolomée offrant à César ia tête de ce même Pompée, son rival malheureux, le traître Perpenna se vante du meurtre de Sertorius auprès de Pompée triomphant. Il lui livre les lettres écrites au grand mort par les chefs de l'aristocratie romaine. Ici Corneille n'avait qu'à se souvenir de Plutarque :

« Pompée fit une action qui n'était nullement d'un jeune homme,

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