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422 ÉTUDE

Je sais qu'il serait bon de taire et différer

Ce glorieux hymen qu'il me fait espérer :

Mais la paix qu'aujourd'hui l'on oilro à. ce grand h:-:;!::! j

Ouvre trop les chemins et les portes de Rome.

Je vois que, s'il y reuUe, il est perdu pour moi.

Et je l'eu veux bannir par le don de ma foi.

Si je hasarde trop de ni'ètre déclarée,

J'aime mieux ce péril que ma perte assun-c ;

Et, si tous vos proscrits osent s'en désmiir,

Nos bons destins sans eux pourront nous soutenir.

Mes peuples aguerris sous votre discipline

N'auront jamais au cœur de Rome qui domine ;

Et ce sont des Romains dont l'unique souci

Est de combattre, vaincre et Iriompher ici.

Tant qu'ils verront marcher ce héros à leur tète,

Ils iront sans frayeur de conquête eu conquête.

, A ce moment, un double coup de théâtre ranime la joie de l'une et renverse les projets ambitieux de l'aiitre. Par un message de son frère. Aristic apprend l'abdication de Sylla et la mort d'Emi- lie; Pompée, libre désormais, accourt vers elle. Mais Tharaire en pleurs annonce que Perpeuna, au milieu du festin, a poignardé Sertorius. Au lieu de se désespérer. "V'iriate s'indigne. Plus que jamais elle se montre reine, même alors que l'assassin, maître du palais, la traite en captive :

Par cet assassinat, c'est de moi f|u'on dispose ; C'est mon trône, c'est moi qu'on prétend conquérir. Et c'est mon juste choix qui seul l'a fait périr.

Madame, après sa perte, et parmi ces alarmes, N'attendez point de moi de soupirs ni de larmes; Ce sont amusements que dédaigne aisément Le prompt et noble orgueil d'un vif ressentiment : Qui pleure l'aff.iiblit, qui soupire l'exhale. Il faut plus de fierté dans une âme royale... Je sais ce que je suis, et le serai toujours, N'eussé-je que le Ciel et moi pour mon secours.

Devant Perpenna triomphant elle se contient d'abord, et laisse Aristie menacer Perpenna du courroux de son Pompée :

ARISTIE.

Après t'être immolé chez toi ton général, Toi, que faisait trembler l'ombre d'un tel rival, Lâche, tu viens ici braver encor des femmes, 'Vanter insolemment tes détestables flammes, T'emparer d'une reine en son propre palais,

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