Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/442

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«O ÉTUDE

(lu « diviu Coi'ueille », pour parler comme le gazctier l.orut. Il est vrai que l'abbé d'Aubiguac, gardieu vigilaut des règles d'Aristote, se montrait beaucoup moins eulhousiastei. De très haut, il cen- surait le u galimalhias » de Corneille; il accumulait avec une com plaisance pédautesque les critiques mesquines de grammaire ; puis il se déclarait découragé par l'immensité de la tâche : « Je pourrais, disait-il, ajouter ici toutes les autres mauvaises façons de parler de M. Corucille, les dictions impropres, les bassesses et autres semblables vices de la Jaugue; mais je m'en suis rebuté par le nombre, qui m'a lassé l'esprit. » .Malgré tout, hélas! il était contraint de reconnaître que le public iguuraul prenait plaisir à voir Se7to?'ius, eu dépit des règles : « Cepeudajit le parterre ne laisse pas d'éclater quand on croit avoir attrapé quelque anti- thèse ou quelque métaphore, et j'estime ces gens-là bien heureux de pi'endre tant de plaisir à des choses oii d'autres un prit mieux ins iruits ne cûnnaissent rien. »

Les d'Aubiguac sont malheureux; Rien ne saurait les satisfaire.

Mais d'Aubiguac, aumônier et prédicateur du rui, ne se jugeait point si malheureux, et de Visé, dans sa Défense de Sertorius, rappelait méchamment que sa Pratique du théâtre lui avait valu im présent de six cents livres. D'autre part, de Visé, le directeur du Mercure, le collaborateur avisé de Thomas Corneille, était pour Pierre Corneille un allié compromeuant ; il l'avait attaqué d'abord, avant de le défendre. Il est des gens par qui il vaut mieux parfois être attaqué que défendu. La riposte de de Visé ne vaut guère mieux que l'attaque de d'Aubiguac.

A partir du xvii^ siècle, on a moins bien compris les mâles beautés de Sertorius. La tragédie de Racine, plus touchante, ré- gnait sur le théâtre, et Racine lui-même avait cruellement raillé ces femmes qui donnent « des leçons de fierté à des conquérants 2 ». Pourtant le talent de Baron soutenait à la scène le rôle de Serto- rius; mais de 1715 à 1792, sous la Régence, sous Louis XV, sous Louis XVI, pendant près d'un siècle, Sertorius n'est plus repré-

��1. Si'cunde Dissertation concernant le poème dramatique, en forme dr remar- qiœs sur Sertorius, .l&ùZ,iitrX^.

2. Première Préface de Britannicus.

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