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Où cet auteur si glorieux, Avecque son style énergique, Des plus propres pour le tragique, Nous peint, en peignant Attila, Tout à fait bien ce règne-là, Et de telle façon s'explique Qu'il semble avoii\ en bonne foi. Eté grand ministre ou grand roi. Tel est enfin ce grand ouvrage, Qui ne se sent point de son âge*.

C'était vraiment dépasser la mesure; mais le sévère Bayle lui- même, au lendemain de la mort de Corneille, insérait dans les Nouvelles de la république des lettres un morceau élogieux où Attila ne figurait pas sans honneur parmi les ouvrages du grand mort, « pleins de choses inimitables ».

En tout cas, lorsqu'il fut donné au Palais-Royal en 1667, Attila réussit, et n'eut pas moins de vingt-quatre représentations. Molière n'avait pas payé moins de deux mille livres sa pièce à Corneille; il est vrai que la troupe de Molière ne jouait le plus souvent que les pièces de Molière lui-même. << Depuis l'arrivée de Molière jus- qu'à sa mort (1659-1673), son théâtre ne joue guère plus d'une douzaine de pièces nouvelles composées par d'autres auteurs, les deux premières pièces de Racine entre autres, et deux des pièces les plus faibles de Corneille vieilU, Tite et Bérénice, Attila 2. » La Thorillière jouait le rôle d'Attila; M"e Molière n'avait pas dédai- gné celui de la confidente Flavie.

Attila fut repris en 1683 sans autant de succès, semble-t-il; de 1680 à 1700, il eut quinze représentations, dont trois à. la cour. Depuis deux siècles, il n'a pas reparu sur la scène, et l'on est eu droit de douter qu'il y puisse jamais reparaître.

1. Robinet, Letire à Jladame, du 13 mars 1667. ?. Despois, le Théâtre sous Louis XIV.

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