Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/265

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Nous aurons des plaisirs sans yeux,
PourSans mains et sans oreilles.

Aux plaisirs des sens renoncer
PourPour vous sera bien rude ;
Et moi de savoir m’en passer
PourJ’aurai pris l’habitude.

Un jour pourtant Dieu nous rendra
Pour(Consolez-vous, mesdames),
Nos yeux, nos mains, et cœtera,
PourNos corps avec nos âmes.

Cette chanson est, ainsi que la suivante, de M. de La Condamine, devenu demi-ladre, mais toujours gai, malgré ses infirmités.


requête de la société royale d’agriculture,
Sur le même air que la chanson précédente.

Savants promoteurs des moissons,
SavaOuvrez-moi votre temple,
Non pour y dicter des leçons,
SavaMais pour servir d’exemple.

Je fus un grand agriculteur
SavaDe vingt ans à cinquante ;
Aujourd’hui, de cultivateur
SavaJe suis devenu plante.

Mais plante des lointains pays,
SavaDélicate étrangère,
À qui l’on accorde à Paris
SavaLes honneurs de la serre.

Là, plus choyé que le jasmin
SavaQue le lis et la rose,
De bouillon, de sucre et de vin,
SavaTour à tour on m’arrose.

Si j’en crois mes deux jardiniers[1]
SavaDont l’un l’autre relève,
Des zéphyrs les airs printaniers
SavaRanimeront ma sève.

  1. Sa femme et sa belle-mère.