Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 7.djvu/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
329
JUIN 1767.


VI.



Nous nousSi le poëte sans couleur,
Nous nousLe musicien sans chaleur,
Si tous deux à la fois sans feu, sans caractère,
Ne donnent qu’un vain bruit de rimes et de sons,
En faveur des abbés qui lorgnent au parterre.
Nous nousOn raccourcira les jupons.



VII.



Nous nousEffrayés de l’abus énorme
Qui coupe l’intérêt par de trop longs repos,
Voulions sur les ballets étendre la réforme,
Leur ordonner surtout de paraître à propos,
Nous nousEn régler le nombre et la forme ;
Mais en méditant mieux nous avons découvert
Qu’à l’Opéra ce sont les jolis pieds qu’on aime ;.
Nous nousIl serait, par notre système,
Nous nousTrès-régulier et très-désert.
Que les ballets soient donc brillants et ridicules ;
Nous nousQu’on vienne encor comme jadis,
Nous nousEn pas de deux, en pas de six,
Nous nousDanser autour de nos Hercules ;
Que la jeune Guimard en déployant ses bras,
Nous nousSautille au milieu des batailles ;
Nous nousQu’Allard batte des entrechats
Nous nousPour égayer des funérailles.



VIII.



Nous nousPour faire un tout dont les parties
Nous nousPussent être bien assorties,
Nous nousVoulions que les compositeurs,
Nous nousMachinistes, décorateurs,
Nous nousMusiciens, chefs de la danse,
Nous nousPeintres, poëtes, directeurs.
Nous nousNous fussions tous d’intelligence ;
Nous nousMais nous laissons ce bel accord
Nous nousAux opéras de l’Italie ;
Nous nousPeut-on espèrer sans folie,
Nous nousPour le théâtre de Castor,
Nous nousCe que l’on n’a pu faire encor
Nous nousAu jeu de paume d’Athalie ?



IX.



Si du moins nos acteurs pouvaient se concerter ;
Nous nousQue chaque dieu pût s’acquitter