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VI

L’HÔTEL DE FRANCE

L’hôtel que j’habite n’est certes pas une demeure ordinaire ; toutes les chambres sont numérotées et communiquent aux appartements du directeur par un appareil télégraphique ; leur grandeur est à peu près égale, mais leur ornementation et leur exposition sont différentes. Les unes sont aussi luxueuses que le boudoir d’une jolie femme de mandarin. L’ameublement des autres est très-sévère.

Au rez-de-chaussée stationne un grand factionnaire qui se tient immobile au passage des principaux habitants de l’hôtel, se découvre respectueusement devant le maître de la maison, retourne ses moustaches, regarde les femmes dans ses moments perdus, et il en a beaucoup, se distrait en apostrophant les jeunes enfants, tire les oreilles aux petits marmitons, et donne la chasse aux chiens, aux chats et aux rats.