Page:Cotret - Les voies de l'Amour, 1931.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
les voies de l’amour

fiançailles que nous scellions au pied des autels où seul Dieu nous servait de témoin.


« Nous passâmes encore quelques jours au bord de la mer. Nous faisions de longues marches sur la plage quand la marée baissait, ou nous nous asseyions, à l’heure du bain, sur quelque butte de sable que le vent ou la vague avait élevée. Nous étions presque toujours seuls ; Jean nous accompagnait rarement depuis la promenade accidentée. J’en étais étonné, mais je n’en étais que plus heureux, parce que j’avais à moi seul mon Andrée chérie à qui je pouvais exprimer plus à l’aise tous les sentiments de mon cœur toujours croissant. Quand parfois j’insistais pour que Jean nous accompagnât, Andrée ne se plaçait plus entre lui et moi comme elle avait l’habitude de le faire auparavant ; elle ne se suspendait plus à nos bras comme autrefois. À mon bras seul je la sentais s’accrocher plus fortement comme si j’eusse été désormais son seul soutien. Elle paraissait fuir Jean qui semblait n’avoir plus une place égale à la sienne dans mes affections et mon cœur.

« À la fin de l’été, nous étions revenus dans notre beau petit village du Canada. Les horizons n’étaient plus aussi étendus. Le matin, le ciel ne s’inclinait plus sur les flots que le soleil levant rougissait en longue traînée de sang vermeil. Ici c’était le ciel et la cime de