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les voies de l’amour

Je ne comprenais pas comment pouvait m’oublier celle qui avait tant juré de m’aimer toujours et de n’aimer que moi. Cependant dans ses lettres rares elle me reprochait de la négliger, de penser rarement à elle, de ne plus lui écrire ; et Dieu sait si je lui écrivais souvent, tous les jours, tous les deux jours. Pourquoi me reprochait-elle ma négligence quand je lui écrivais si souvent ? Était-ce un prétexte pour m’abandonner ? De nouvelles amours la troublaient-elle et refroidissaient-elles ses beaux sentiments pour moi. ? Je disais à Jean comme je pensais souvent à elle le jour, comme les rêves de mes nuits en étaient remplis. Je disais à Jean comme je la pleurais parfois au souvenir de nos beaux jours.

« Jean, faisant mine de me plaindre, s’attristait sur mon sort malheureux et regrettait l’ingratitude de la petite infidèle. Il ne comprenait point comment elle pouvait m’oublier. Un jour il me dévoilait un prétendu secret qu’Andrée lui aurait confié pendant notre séjour à la plage. « Elle feignait, m’avouait-il, de m’aimer parce que c’était le désir de nos parents de nous voir unir notre vie ; mais son cœur brûlait d’une autre passion pour un jeune homme de notre village et elle n’attendait qu’une occasion favorable ou un prétexte pour briser les liens qui se resserraient entre elle et moi ».

« Je doutais tout d’abord de la vérité des confidences de Jean, mais il me paraissait toujours si sincère dans