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les voies de l’amour

tige en tige, qui toujours ne se pose que pour un instant et reprend aussitôt son vol au soleil et au grand air libre ; fais comme l’abeille qui butine de fleur en fleur pour en extraire le suc et l’apporter aussitôt à la ruche. Dis-moi tes conquêtes, je ne les craindrai pas, mais j’aurai peur de celles que tu me cacheras. Répète-moi les cours que tu entendras et qui pourraient m’intéresser. Envoie-moi les portraits de tes professeurs. Je veux connaître tes impressions auprès du lit des patients de l’hôpital. Ainsi tu penseras à moi tout le jour, et le soir quand tu m’écriras je passerai la veillée avec toi ; elle te sera agréable et tu ne m’oublieras pas. »

« Le portrait de mes professeurs ! ai-je besoin de faire revivre ceux-ci. Vous en avez ressuscité quelques-uns et vous les avez dépeints ici mieux que je l’avais fait autrefois à Andrée. Mais vous avez oublié d’ouvrir la tombe du plus original de tous. Laissez-moi en soulever le couvercle et dites-moi si vous y trouvez sa ressemblance encore. Il était de taille moyenne, je dirais plus volontiers qu’il était courtaud ou au moins il en avait l’apparence. Il était épais de corps. Son dos rond le faisait paraître voûté. Ses bras fortement musclés et puissamment attachés aux épaules lui donnaient la carrure d’un athlète ou d’un vieux loup de mer. Ses jambes n’étaient pas faites pour démentir cette dernière