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les voies de l’amour

était une jeune femme de vingt-trois ans. Née en France de parents très riches, cette jeune femme a goûté toutes les satisfactions, toutes les joies et tous les plaisirs que procure l’argent ; elle a connu tous les honneurs d’un rang élevé. Bébé, son berceau fut un nid de tulle, de soie et de dentelles ; enfant, ses caprices étaient des ordres pour de nombreux domestiques ; jeune fille, l’encens de ses admirateurs brûlait constamment sur l’autel de ses désirs et de ses volontés ; fiancée, les plus belles espérances souriaient à son avenir ; épouse, la vie lui ouvrait toutes grandes les portes du bonheur. Malheureusement sa trop riche dot fut l’appât qui tenta surtout les chevaliers d’industrie. Un jour un prétendu grand seigneur, aux titres étrangers très pompeux, au faste plein d’éclat, à la mine superbe, aux manières distinguées, se présentait et élaguait facilement tous les autres prétendants. Elle aima ce fiancé d’un amour ardent, passionné ; mais lui l’aima pour son or. Le mariage eut lieu avec une pompe digne de la richesse du père et du rang du mari. La lune de miel se passa dans les plaisirs et les fêtes de toutes sortes. L’argent se dissipa follement et puis ce fut l’exil pour cacher la pauvreté qui arrivait à grands pas. Puis les chagrins sont apparus ; les déboires sont arrivés ; la tempête a grondé ; les vagues du malheur se sont agitées et bouleversées. Après l’exil, vint l’abandon complet sur une terre étrangère. Le naufrage a jeté la petite