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les voies de l’amour

fixai longtemps ses beaux yeux tout brillants de joie et de surprise, et avant même que je ne l’aie interrogée, elle semblait répondre à mon ami Louis : « oui, c’est vrai ; oui, c’est vrai ». Je tombai à genoux devant elle et lui baisai les mains mille fois. Je ne pus lui répondre ou l’interroger que par mes larmes qui coulaient abondamment. Enfin je me relevai et saisis mon Andrée dans mes bras, lui couvrant le front, les yeux et la bouche de baisers ardents. J’allai la déposer dans le lit tout chaud qu’elle m’avait préparé et où elle s’endormit en souriant à l’enfant qu’elle paraissait déjà dorloter.

« Tu n’envieras plus notre bonheur, me dit Louis tout surpris de la découverte. Je te trouve bien cachottier, heureux Michel. Pourquoi ne nous as-tu pas annoncé cette nouvelle plus tôt ; les bons amis t’en auraient félicité chaudement ». — « Les rois, lui ai-je répondu, et les grands de la terre se font gloire et honneur d’annoncer longtemps à l’avance la naissance d’un héritier, mais nous, simples mortels, nous ne devons nous réjouir de notre bonheur qu’entre époux. Oh ! mon bon Louis, tu ne peux mesurer l’étendue de notre bonheur. C’est le comble de toutes les joies, de toutes les félicités. Mon Andrée est belle maintenant, ornée de toutes les grâces de la conception, et bientôt elle aura tous les charmes de la maternité auxquels je ne trouve rien qu’on puisse com-