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les voies de l’amour

qui voit audelà de la matière que fouille son scalpel habile. Lamarche était alors tout à la fois philosophe, théologien, littérateur et orateur sans cependant cesser d’être médecin, professeur consciencieux et anatomiste minutieux. Son scalpel disséquait le cerveau déposé sur la table ; sa science nous donnait des leçons de choses ; son esprit nous faisait réfléchir et son éloquence chaude et vibrante, toujours imagée, nous faisait penser à l’au-delà, et nous conduisait à la vraie source de la création. C’était presque un orateur sacré que nous entendions. Lamarche a laissé dans la mémoire des anciens un souvenir qui ne s’effacera que sous le linceul de notre mort.

« J’en ai assez dit, et je laisse à notre ami Oscar le soin de nous rappeler le souvenir du bon vieux docteur Rottot. Il était trop muet à mon sens. Comme j’ai toujours aimé les bavards et les tapageurs, je n’en pourrais rien dire de bon si ce n’est que sa voix ressemblait au murmure d’un taon qui bourdonne à nos oreilles. Mais Oscar est si délicat qu’il saisit toutes les nuances d’un caractère paisible et sérieux et qu’il peut nous en dépeindre toutes les beautés.

« Qui n’a pas connu, reprit Oscar Labelle, le docteur Rottot, dont la renommée s’étendait dans tout le Canada et même au delà. Le cours de pathologie interne qu’il donnait ne répondait nullement à ses aptitudes. Je le