Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/142

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n’ai pas voulu encore en faire l’expérience, de peur de trouver qu’il n’eût raison.

M. d’Albe part demain ; il va au-devant d’un jeune parent qui arrive du Dauphiné : uni à sa mère par les liens du sang, il lui jura, à son lit de mort, de servir de guide et de père à son fils, et tu sais si mon mari sait tenir ses sermens ; d’ailleurs il compte le mettre à la tête de sa manufacture, et se soulager ainsi d’une surveillance trop fatigante pour son âge ; sans ce motif je ne sais si je verrais avec plaisir l’arrivée de Frédéric : dans le monde, un convive de plus n’est pas même une différence ; dans la solitude, c’est un événement.

Adieu, mon Élise ; il règne ici un air de prospérité, de mouvement et de joie, qui te fera plaisir ; et pour moi, je crois bien qu’il ne me manque que toi pour y être heureuse.