Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/169

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Nous avons vu qu’une des causes de son accident venait d’avoir négligé la plaie de sa jambe ; et comme le chirurgien la blessait en y touchant, j’ai voulu la nettoyer moi-même. Pendant que j’en étais occupée, j’ai entendu une exclamation ; et, levant la tête, j’ai vu Frédéric… Frédéric en extase : il revenait de la promenade, et voyant du monde devant la chaumière, il y était entré. Depuis un moment il était là ; il contemplait, non plus sa cousine, m’a-t-il dit, non plus une femme belle autant qu’aimable, mais un ange ! — J’ai rougi, et de ce qu’il m’a dit, et du ton qu’il y a mis, et peut-être aussi du désordre de ma toilette ; car, dans mon empressement à me rendre chez Françoise, je n’avais eu que le temps de passer un jupon et de jeter un schall sur mes épaules ; mes cheveux étaient épars, mon cou et mes bras nus. J’ai prié Frédéric de se retirer ; il a obéi, et je ne l’ai pas revu de toute la matinée. Une heure avant le dîner, comme j’attendais du monde, je suis descendue très-parée, parce que je sais