Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/214

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est donc ta puissance ! Ce Frédéric, si franc, si ouvert, à qui, jusqu’à ce jour, la feinte fut toujours étrangère, le voilà changé ; un mot, un ordre a produit ce miracle ! Il répond d’un air tranquille, mais pénétré : « Vous avez raison, mon père, nous avons bien des torts ; mais ce seront les derniers, je vous le jure : au reste, c’est moi seul qui ai été entraîné, votre femme ne vous a point oublié. — Vous vous vantez, Frédéric, a répondu M. d’Albe ; je connais le cœur de Claire sur ce sujet, il était aussi entraîné que le vôtre ; et si elle a pensé plus tôt à moi, c’est qu’elle me doit davantage : n’est-ce pas, bonne Claire ?… » Élise, je ne pouvais répondre ; jamais, non jamais je n’ai tant souffert : serais-je donc coupable ? Nous avons remonté en voiture ; en arrivant j’ai demandé la permission de me retirer. Ah ! je ne feignais pas en disant que j’avais besoin de repos ! Dis, Élise, pourquoi dois-je porter la punition d’une faute dont je ne suis pas complice ? Quand j’ai exigé de Frédéric qu’il tût la vérité, je ne