Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/227

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devoirs, puisque c’était la vertu qui me l’inspirait ; et, tandis que je croyais n’aimer qu’elle en vous, je m’enivrais de tous les poisons de l’amour. Claire, je l’avoue, dans ce temps-là je sentis plusieurs fois près de vous des impressions si vives, qu’elles auraient pu m’éclairer ; mais vous ignorez sans doute combien on est habile à se tromper soi-même, quand on pressent que la vérité nous arrachera à ce qui nous plaît ; un instinct incompréhensible donne une subtilité à notre esprit qu’il avait ignorée jusqu’alors : à l’aide des sophismes les plus adroits, il éblouit la raison et subjugue la conscience. Cependant la mienne me parlait encore ; j’éprouvais un mécontentement intérieur, un malaise confus, dont je ne voulais pas voir la véritable cause : ce fut sans doute le motif secret de la joie que je sentis à l’arrivée de mademoiselle de Raincy ; en la voyant brillante de tous vos charmes, je lui prêtai toutes vos vertus, et je me crus sauvé. Je fus plusieurs jours séduit par sa figure ; elle est plus réguliè-