Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/236

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tu ? Je sais que c’en est une ; mais elle m’enchante, me console ; c’est elle qui doit essuyer toutes mes larmes, laisse-moi ce bien précieux : ce n’était pas ta volonté de me le donner ; je l’ai saisi afin de pouvoir t’obéir quand tu m’as commandé de vivre : aurais-tu la barbarie de me l’arracher ?


LETTRE XXI.


CLAIRE À FRÉDÉRIC.


Votre lettre m’a fait pitié ; si ce n’était celle d’un malheureux qu’il faut guérir, ce serait celle d’un insensé que je devrais chasser de chez moi ; le délire de votre raison peut seul vous aveugler sur les contradictions dont elle est remplie. Ce mot que je devrais désavouer, ce mot qui seul vous a rattaché à la vie, n’est-il pas le même qui rendrait Claire méprisable à vos yeux, si elle osait le prononcer ? Et jamais amour chaste fut-il dévoré de désirs, et déroba-t-il