Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/250

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LETTRE XXVII.


CLAIRE À ÉLISE.


Depuis trois jours, Élise, j’ai essayé en vain de t’écrire, ma main se refusait à tracer les preuves de ma honte ; je le ferai pourtant, j’ai besoin de ton mépris, je le mérite et le demande, ton indulgence me serait odieuse ; ma faute ne doit pas rester impunie, et le pardon m’humilierait plus que les reproches. Songe, Élise, que tu ne peux plus m’aimer sans t’avilir, et laisse-moi la consolation de m’estimer encore dans mon amie.

La lettre de Frédéric[1], que tu trouveras ci-jointe, m’avait rendu une sorte de dignité ; je m’étonnais d’avoir pu craindre un homme qui osait me dire qu’il dédaignait mon estime : impatiente de lui prouver

  1. Lettre XXV.