Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/253

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qu’il l’avait perdue, j’ai vaincu ma faiblesse pour paraître à dîner : mon air était calme, froid et imposant ; j’ai fixé Frédéric avec hauteur, et, uniquement occupée de mon mari et de mes enfans, j’ai répondu à peine à deux ou trois questions qu’il m’a adressées, et je trouvais une jouissance cruelle à lui montrer le peu de cas que je faisais de lui. En sortant de table, Adolphe s’est assis sur mes genoux ; il m’a rendu compte des différentes études qui l’avaient occupé pendant mon indisposition ; c’était toujours son cousin Frédéric qui lui avait appris ceci, cela ; jamais une leçon ne l’ennuie quand c’est son cousin Frédéric qui la donne. « C’est si amusant de lire avec lui ! me disait mon fils, il m’explique si bien ce que je ne comprends pas ! Cependant, ce matin, il n’a jamais voulu m’apprendre ce que c’était que la vertu : il m’a dit de te le demander, maman ! — C’est la force, mon fils, ai-je répondu, c’est le courage d’exécuter rigoureusement tout ce que nous sentons être bien, quelque peine que cela