Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/354

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instans elle demanda la bénédiction de son époux ; en la recevant, un éclair de joie ranima ses yeux. « À présent je meurs en paix, dit-elle, je peux paraître devant Dieu… Je vous offensai plus que lui, il ne sera pas plus sévère que vous. » Alors, jetant sur lui un dernier regard, et serrant la main de son amie, elle prononça le nom de Frédéric, soupira et mourut.

Quelques jours après, M. d’Albe reçut ce billet écrit par Élise et dicté par Claire.

CLAIRE À M. D’ALBE.

« Je ne veux point faire rougir mon époux, en prononçant devant lui un nom qu’il déteste peut-être ; mais pourra-t-il oublier que cet infortuné voulait fuir cet asile, et que mon ordre seul l’y a retenu ; que, dans notre situation mutuelle, ses devoirs étant moindres, ses torts le sont aussi, et que mon amour fut un crime quand le sien n’était qu’une foiblesse ? Il est errant sur la terre, il a vos malheurs à se reprocher,