Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/63

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criminel. Cet ouvrage est en lettres, et c’est l’héroïne qui écrit ; cette manière, qui sauve la difficulté de varier le style suivant les personnages, est la plus aisée, mais par cela même la moins agréable….. La main d’une femme, de quelque âge qu’elle puisse être, ne peut copier les scènes cyniques de cet amour adultère telles qu’on a osé les décrire dans ce roman ; la fausseté des sentimens peut seule en égaler l’inclémence… Il faut s’arrêter… Non-seulement une femme, mais un homme qui aurait quelque respect pour le public, n’oserait transcrire la page infâme et dégoûtante qui suit ce discours, dont l’extravagance et l’impiété font toute l’énergie. Cependant l’auteur, dans l’avant-dernière page de cette coupable et misérable production, consultant enfin sa conscience et ses lumières, fait dire à son héroïne expirante ces belles paroles qu’elle adresse à son amie, en lui recommandant sa fille : qu’elle sache que ce qui m’a perdue est d’avoir coloré le vice du charme de la vertu ; dis-lui bien que celui qui la déguise est plus coupable encore que celui qui la méconnaît. Mais à quoi servent quelques lignes raisonnables, lorsque, dans le cours de l’ouvrage, on