Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/84

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a dans ses pensées, dans ses images, dans ses expressions, quelque chose de ce vague ossianique qui plaît à l’imagination. Ces nuages qui pèsent sur la terre sont chargés de l’ombre de ceux qui l’habitèrent : c’est la voix douce de ceux que nous avons aimés qu’apporte à notre oreille un vent frais et rafraîchissant ; les élémens déchaînée se livrent dans les airs les combats qui avaient ensanglanté la terre ; la tempête a sonné l’heure du carnage ; les fantômes amoncelés se heurtent avec un bruit épouvantable : des quatre points de l’horizon s’avancent leurs colonnes nébuleuses ; les échos redisent les plaintes des mourans et l’orgueil des vainqueurs.

On ne saurait pas que madame Cottin faisait des poésies erses sa lecture habituelle, qu’il suffirait de lire ses ouvrages pour connaître l’espèce de prédilection qu’elle avait pour les compositions souvent trop monotones, mais toujours si pittoresques, des Calédoniens. Il est évident que, lorsque, dans Malvina, M. Prior propose à mistriss Birton de lui lire quelques morceaux des poésies erses qu’il s’est occupé à recueillir, elle ne lui a fait dire que ce qu’elle pensait elle-même d’Ossian. Voici ce morceau, qui doit, je pense, trouver sa place ici.