Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/89

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encore garotté dans les premiers langes de la civilisation, de celui qui avait pénétré jusque dans les moindres replis du cœur humain ; qui

    surtout des îles Hébrides, qui savaient par cœur un grand nombre d’anciens chants héroïques conservés par tradition. Mais ces chants, semblables, sous plusieurs rapports, aux chants des Islandais et des autres peuples Scandinaviens, offraient un langage plus simple, plus rude, quelquefois aussi plus obscur que les imitations libres que Macpherson a données à tort pour des traductions. Les images de l’original, plus concises et plus brutes, ont souvent reçu de la main du traducteur une sorte de vernis moderne, qui, en les faisant ressembler à des passages d’Homère ou de Virgile, a fourni un argument spécieux contre leur authenticité. Voilà jusqu’où s’étend la supercherie littéraire de Macpherson ; mais il était trop dénué du génie poétique pour avoir inventé une seule des beautés réelles semées au milieu des productions informes de l’ancien Barde. Quant à l’âge qu’il faut assigner aux poëmes d’Ossian, ainsi qu’à la véritable patrie de l’auteur, les opinions les plus contraires sur ce sujet peuvent également contenir quelque chose de vrai. L’existence d’un barde nommé Oisin, ou Oysian, fils d’un chef de guerriers, nommé Fion Mac-Coul (Fion, fils de Coul), pourrait bien remonter au cinquième, ou même au deuxième siècle de l’ère vulgaire : quel-