Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/27

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CHAPITRE III.

Une plus ample connaissance.


Il était fort tard le lendemain lorsque Malvina se leva. À peine avait-elle passé sa robe, qu’en s’approchant d’une des croisées de son appartement, elle fut frappée du superbe spectacle qui s’offrait à ses regards : les eaux bleuâtres et transparentes du lac s’étendaient au loin, et les vapeurs qui soulevaient de son sein ne permettaient pas d’apercevoir ses bornes. Sur un de ses côtés, les montagnes, couvertes d’une forêt de noirs sapins, dont les têtes robustes défiaient la fureur des tempêtes, entrecoupées de profonds ravins, du sein desquels de vastes et impétueux torrens se versaient à grand bruit, faisaient un contraste frappant avec le silence qui régnait sur les montagnes de l’autre rive ; celles-ci, encombrées d’énormes blocs de granit entassés les uns sur