Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/40

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que vous n’êtes point ici chez vous, je voudrais que vous me disiez avec franchise si vous préférez manger dans votre appartement : on pourra trouver cela un peu singulier, mais n’importe ; je veux me prêter à tous vos goûts. Malvina fut tentée un instant d’accepter la proposition ; cependant en réfléchissant qu’elle serait obligée de donner quelques momens à sa cousine, elle trouva plus convenable de choisir l’heure des repas, elle lui dit « que, quoique l’excessive tristesse qui l’accablait lui fit craindre d’être une compagnie bien maussade, néanmoins, si sa cousine n’en était pas effrayée, elle descendrait dîner. — Pourvu que cela vous convienne, ma chère Malvina, pourvu que vous veniez de votre plein gré, soyez sûre de tout le plaisir que je trouverai à me réunir à vous ; d’ailleurs pourquoi redouterais-je votre tristesse ? la douleur d’autrui peut-elle m’être étrangère ? ah ! ne craignez pas d’exhaler la vôtre dans mon sein ; j’ai trop souffert moi-même, je connais trop les maux dont la sensibilité est la source, pour