Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 5.djvu/6

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deux, demande peut-être que nous nous séparions. Mais en examinant les motifs qui doivent me déterminer, songe, songe, ô mon frère ! s’il est un avantage au monde qui puisse l’emporter sur la douleur de ne plus nous voir.


M. GRANDSON À AMÉLIE MANSFIELD.
Bellinzonna[1], 20 avril.


Ma nièce,

Après avoir passé la plus grande partie de ma vie à courir les mers je reviens au sein de ma patrie pour y finir mes jours en paix. Trop âgé pour prendre une femme, je sens néanmoins que je ne supporterai pas l’ennui de vivre seul, et je voudrais avoir près de moi une personne dont la société et l’attachement me consolassent du malheur de vieillir ; qui serait, pendant

  1. Petite ville de Suisse sur les frontières de l’Italie à deux lieues du lac Majeur.