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le comité des missions

de l’État va leur créer à l’intérieur des obligations nouvelles, les Français trouvent encore le moyen de rétablir hors de chez eux et d’y faire vivre les noviciats supprimés et indispensables à l’entretien d’une activité efficace. Si l’on examine de sang-froid la situation, sans rien se dissimuler des difficultés qui barrent la route, l’idée surgit d’une assemblée dont l’indépendance devrait égaler la compétence et qui commencerait par établir les plans et devis de l’entreprise. On abandonnerait sans hésitation les missions ne présentant au point de vue purement national qu’une valeur douteuse, celles par exemple qui travaillent dans des régions où la langue française n’a aucune chance de s’implanter ou qui négligent le côté scolaire de leur tâche ; on réviserait sévèrement l’organisation des autres, de façon à réduire les dépenses au strict nécessaire ; on fixerait avec soin les positions qu’il paraît sage d’évacuer et celles qu’il convient au contraire de renforcer vigoureusement.

Si un semblable comité, dans lequel on parviendrait assurément à faire voisiner M. Doumer avec le P. Charmetant et M. Étienne avec M. de Mun, — si, dis-je, un semblable comité présentait à la nation le tableau précis et complet des sacrifices à s’imposer et des résultats à espérer, les Français trouveraient dans le sentiment d’une nécessité patriotique la force d’exécuter ce qui leur serait demandé… Et un jour viendrait sans doute où le Parlement renouvelé, moins sectaire et plus éclairé, tiendrait à honneur de subventionner largement l’entreprise volontaire par laquelle la France aurait été préservée d’une honteuse et irrémédiable capitulation.