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Sur ces entrefaites, M. Averof, de la colonie d’Alexandrie, annonça qu’il donnerait un million pour reconstruire le Stade. Le prince royal avait habilement provoqué ce don. Cela constituait Roi des Hellènes
s. m. georges ier
Roi des Hellènes
pour le budget des Jeux une économie de trente-deux mille drachmes, chiffre qui avait été prévu en dernier lieu pour les aménagements à faire au Stade. Dans le projet primitif que j’avais dû dessiner, la tribune royale était placée sur le côté avec une tribune d’honneur en face, l’hémicycle étant réservé au public non payant. Le 24 janvier, M. Bikelas m’avait annoncé qu’un ingénieur de sa connaissance se faisait fort d’économiser sur mon devis quelques milliers de drachmes en n’élevant qu’une seule grande tribune au fond encadrant la loge royale. Il me demandait mon avis à ce sujet mais je n’en avais pas, me semblait-il, à émettre, n’ayant dessiné et dressé les premiers plans et devis que tant bien que mal parce que personne ne se trouvait là pour le faire. Quand on apprit le cadeau princier de M. Averof, l’enthousiasme ne connut plus de bornes.

J’eus à m’occuper ensuite du vélodrome ; on m’en réclama avec insistance les plans et devis, travail qui tout à fait sortait de ma compétence. J’écrivis de côté et d’autre et n’obtenant que des réponses peu claires ou insuffisantes, je me décidai à étudier sur place le vélodrome d’Arcachon où je me trouvais alors. Ceux qui l’avaient construit me guidant, je pus envoyer à Athènes un premier projet à mettre au point. Mais entre temps, la commission vélocipédique s’était décidée à faire copier le vélodrome de Copenhague. Rentré à Paris, j’allai trouver de la part de son Altesse Royale les deux grands artistes Chaplain et Puvis de Chavannes pour leur demander à l’un la médaille, à l’autre le