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imprudente initiative. C’était là une nouveauté. Depuis Navarin, la France était restée constamment fidèle et je déplorais cette manifestation de sentiments inverses. Avec quelques philhellènes et sur l’appel de l’Association des Étudiants grecs de Paris, je me Gabriel Bonvalot
m. gabriel bonvalot
rappelle d’avoir organisé, au début de 1897, dans la grande salle de l’hôtel des Sociétés savantes, une conférence qui fut quelque peu houleuse, ayant été troublée par l’expression des sympathies ottomanes d’une partie de l’assemblée mais qui se termina néanmoins par le vote d’un ordre du jour chaleureux en faveur de l’Hellade. Mon ami, M. d’Estournelles, présidait cette séance avec M. Michel Bréal qui avait répondu à notre invitation en m’écrivant : « C’est vraiment bien, ce que vous faites-là car nos bons amis grecs me paraissent avoir quelque peu oublié tout ce qu’ils vous devaient. » Cela se passait, comme je viens de le dire, au début de l’année 1897 et lorsque le Congrès s’ouvrit, il n’était, en effet, plus question de tenir des Jeux à Athènes. Nous n’aurions même pas pu convenablement en discuter l’opportunité au lendemain d’une paix si onéreuse et dans la tristesse du deuil national. Je me trouvai fort heureux d’avoir rédigé le programme du Congrès de façon à le soustraire à toute répercussion des événements extérieurs.

Ce programme comprenait entr’autres l’étude des problèmes d’hygiène et de pédagogie se rapportant aux exercices physiques : psychologie des sports, leur action morale sur l’adolescent, influence de l’effort sur la formation du caractère et le développement de la personnalité, enseignement de l’hygiène sportive, pratique de l’hydrothérapie, etc… Ces sujets furent discutés notamment par trois orateurs de marque, le Père Didon, Gabriel Bonvalot et le Révé-