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la notion de la lutte à soutenir contre un fléau que l’antiquité ne connut point : l’alcoolisme. « On n’aura raison du cabaret qu’en le remplaçant, proclamait dernièrement l’un d’entre nous[1], qu’en suscitant en face de lui un établissement plus puissant que lui. L’homme ne va chercher au cabaret ni l’ivresse ni la distraction. Il y va d’instinct chercher le dételage, car dételer est une nécessité physique pour tout travailleur. Or le dételage humain, pour être complet, exige trois choses : un changement de lieu, un changement d’attitude, un changement de préoccupation. On ne dételle pas efficacement dans l’endroit où l’on vient de travailler, ni en gardant la position et en continuant d’accomplir les gestes du travail. »

S’il est permis d’adresser un reproche aux sociétés anti-alcooliques, c’est de s’être insuffisamment intéressées aux sports. Alors qu’il est prouvé que les milieux vraiment sportifs demeurent indemnes et qu’il existe une sorte d’incompatibilité physique entre l’entraînement et l’alcool, on se demande pourquoi ceux qui en combattent les ravages ont tant tardé à faire appel à leur plus puissant allié.

Telles sont, en raccourci, les raisons qui militent en faveur d’une restauration du gymnase antique.

À Lausanne, dès les premiers jours, les visiteurs de l’Institut se sont trouvés en présence d’un gymnase en plein fonctionnement. Lorsqu’en quittant la grande salle de Montbenon, où venait de leur être faite une conférence sur les « Phases de la vie du globe » ou sur les « Étapes de la civilisation égyptienne », ils apercevaient, à travers les portes vitrées de la rotonde décorée de

  1. « Ceci tuera cela. » La Revue de mars 1917. Paris.