Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/153

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et il eut pour successeur Pierre de Beauffremont, arrière-petit-fils de Philippe de Jonvelle, homme d’expérience et de courage, chevalier d’une constitution athlétique et fameux dans les joutes et les tournois. Il était, comme Jean de la Trémouille de la première promotion de la Toison d’or. C’est à lui que Philippe le Bon dut la découverte et la répression d’une conspiration étrange, dont le but était de livrer aux Français la capitale même de son duché ; et Beauffremont mit d’autant plus d’énergie et de patriotisme à poursuivre cette affaire, que les petits-fils de Guy de la Trémouille, le spoliateur de sa famille, figuraient au nombre des complices. Il s’était formé contre le duc un parti de factieux, parmi lesquels se trouvait Jean de la Trémouille-Jonvelle, avec ses deux frères, Guy et Georges, tous également comblés des faveurs du souverain. Bien plus, Georges avait lâchement passé à la France, et en intrigant habile, il n’avait pas mis longtemps à pénétrer dans le cœur de son nouveau maître, aussi intimement qu’il s’était vu placé jadis dans la confiance de Philippe le Bon. C’est lui que les ministres de Charles VII envoyèrent à Dijon comme ambassadeur, mais avec la mission secrète de s’entendre avec les seigneurs mécontents, pour livrer Dijon aux Français. Grâce à la vigilance de Beauffremont, le complot fut heureusement découvert ; toutefois les principaux coupables surent bien se soustraire à. la vengeance du duc, et ce ne fut que vingt ans après qu’elle put atteindre Jean de la Trémouille, qui suivit ses frères à la cour du roi de France (1433)[1].

  1. D. Plancher, IV, 184 ; Essai sur l’hist., etc., 11, 424 et suiv.