Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/172

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Cependant Louis XI avait succédé à Charles VII (1461), et Charles le Téméraire à Philippe le Bon (1462). A la mort de celui-ci, ce fut un deuil général ; un vague et sombre pressentiment, indice presque assuré des tempêtes, pesait alors sur la Bourgogne. A Jussey, quand arriva le héraut d’armes porteur de la funeste nouvelle, la douleur publique fut telle, que les enfants mêmes interrompirent leurs jeux et se prirent à pleurer[1]. Le nouveau duc, après la mort de sa mère (1472), transporta le fief de Jonvelle dans le domaine de sa femme, Marguerite d’Angleterre[2], à qui la duchesse défunte l’avait légué par testament.

Aucune époque ne fut plus désastreuse pour notre province que le règne de Louis XI et de Charles le Téméraire, dont les noms ne rappellent que trop, l’un l’astuce, la fourberie et la lâche cruauté, le second la fièvre des armes et la bravoure aventurière, imprudente et presque toujours malheureuse. Sans reconnaissance pour l’asile et la protection que Philippe le Bon lui avait accordés (1456), alors qu’il était en querelle avec son père, le roi de France déclara la guerre au fils de son bienfaiteur, dès l’an 1470, avec le dessein bien arrêté de lui prendre ses États. Pendant qu’ils sont attaqués dans

  1. Essai sur l’histoire de Franche-Comté, II, 54. t,
  2. Marguerite d’Angleterre, par la grâce de Dieu, duchesse de Bourgogne, de Brabant, de Hambourg, de Luxembourg et de Gheldres, comtesse de Flandres, d’Artois, de Bourgogne, de Haynau, de Hollande, de Zélande, de Namur et de Zugterhen, marquise du Saint-Empire, dame de Frise, de Salyns, de Malynes, et dame douairière de Jonvelle. Tels sont les titres que cette princesse prend dans ses diplômes.