Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/180

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reçut le gouvernement des deux Bourgognes, que Louis XI avait promis au prince d’Orange. Outré de colère, celui-ci rentre pour un temps dans le devoir et revient à la duchesse, qui l’investit de ce gouvernement. La guerre était recommencée plus acharnée que jamais ; mais heureusement le roi avait confié le commandement militaire à son gouverneur général des Bourgognes, qui, au lieu de laver l’affront de ses anciens échecs dans le Comté, se fit battre partout, devant Vesoul, Besançon et Dole, par les milices de ces villes et des environs, puis à Pin-l’Emagny, par Jean de Chalon[1]. Il regagna honteusement le Duché, et son maître le destitua, pour donner ses fonctions à Charles d’Amboise, nom trois fois plus sinistre pour le Comté que celui de Georges de Craon ; car il lui était réservé de conquérir notre malheureuse province, au profit de son cruel souverain, en la noyant dans le sang d’un peuple fidèle, et en ne lui laissant plus que les débris de ses places démantelées.

Un événement solennel, qui devait être pendant deux siècles un principe de guerres presque continuelles, venait de mettre le comble à l’irritation du roi de France. La princesse Marie, qu’il comptait faire épouser au dauphin, avait donné sa main et son brillant héritage à l’archiduc Maximilien, fils aîné de l’empereur Frédéric III (20 août). Dissimulant ses projets de vengeance et tenant endormis les jeunes époux dans une trêve

  1. Dunod, Nobiliaire, p. 405 ; Histoire de Gray, pag. 100 à 108.