Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/260

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tient bon contre quatre escadrons français ; mais ils se dédommagent sur les communautés voisines, Betaucourt, Cemboing, Raincourt, Gevigney et autres jusqu’à Melin, pendant que les Suédois saccagent Demangevelle, Vauvillers, Vougécourt, Venisey, Menoux, les Loges et Mailleroncourt. Du château de Saint-Remy, on suivait la marche de ces dignes fils des Vandales, à la sinistre lueur des flammes qui dévoraient tout sur leur passage. Le 14 mai, ils se présentèrent, au nombre de cinq à six cents chevaux, devant le château du Magny, que le sieur de Warrods, seigneur du lieu, surnommé le jeune Gaucher[1], défendit vaillamment, pendant huit heures, avec ses domestiques et quelques paysans, contre quatre assauts successifs. Après le troisième, on le somme de se rendre, s’il veut obtenir quartier : « Cher ami, répond-il au trompette, va dire à ton chef que je suis le capitaine Gaucher, et que nous ne savons ce que c’est que rendre des places ni faire des compositions. » Le trompette revient en annonçant avec menace à du Magny que, le lendemain avant midi, il aura sur les bras toute

  1. Nous avons déjà nommé son père, Jean Warrods, capitaine de Port-sur-Saône. Il avait été gouverneur de Faucogney et s’était distingué par de brillants faits d’armes dans les guerres de Flandres. (Girardot, p, 266, 267.) Son frère, le colonel Gaucher, nommé aussi Jean Warrods, sieur de Reulans, s’illustra pareillement, au secours de l’Espagne, dans les guerres de Bohême et de Flandres, et dans ses courses en France, au temps de la Ligue. Devenu riche négociant, il bâtit l’hôtel Saint-Juan, à Besançon. (Girardot, ibid. ; Documents inédits de l’Académie de Besançon, 111, 111.) Les Warrods étaient de Gy.