Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/290

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prévôté]]}} de Jussey et même de la terre de Jonvelle, voyaient revenir sur eux ces magnanimes alliés. Du Magny, rejeté à Cendrecourt depuis le sac de Jussey et l’arrivée de Lamboy, avait assez à faire de garder la rive gauche de la Saône de leurs sinistres visites. Dans les premiers jours d’octobre, il eut à repousser cent Allemands ou Croates, qui avaient passé la rivière à la nage, devant le bois de Jussey. Ils entraînaient avec eux un grand nombre de femmes et de filles, qu’ils avaient surprises dans ce refuge, et quantité de chevaux enlevés aux paysans. Gaucher eut le bonheur d’arracher aux brigands leurs prisonnières et leur butin, et de les refouler sur leurs quartiers. En écrivant cet incident à la cour, il demandait instamment du renfort en cavalerie, pour l’aider à garder sa ligne contre de tels excès, et, comme d’Agay en mars précédent, il sollicitait une ordonnance qui fit rompre tous les gués et tous les bacs depuis Jonvelle jusqu’à Port-sur-Saône[1]. En même temps, les officiers et échevins de Jussey demandaient une garnison de nationaux, pour les protéger contre l’inhumanité et l’impiété des impériaux[2]. Mais déjà le parlement avait dirigé de ce côté le sieur de Mandre avec ses deux compagnies, qui revirent, pour la troisième fois dans la même année, ces parages désolés par tous les fléaux ensemble. Néanmoins, comme au printemps, cet officier n’avait accepté qu’avec une extrême répugnance le périlleux mandement d’aller, à la tête d’une poignée de monde, affronter à la fois un si puissant ennemi et de si indignes

  1. Preuves ; Cendrecourt, 6 octobre.
  2. Corr. du parlem., B, 789 ; Gray, 9 octobre, Matherot à la cour.